Abandonner son chien : quand aimer, c’est parfois savoir laisser partir
- laurechristau
- 29 sept.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 sept.

Il y a des phrases qu’on ne veut jamais prononcer. Des décisions qu’on ne souhaite à personne. Et pourtant… il arrive que la plus grande preuve d’amour qu’on puisse offrir à son chien soit de le laisser partir.
Beaucoup liront ces mots et s’indigneront :
“Abandonner son chien ? C’est irresponsable ! On n’abandonne pas un compagnon, point final !”
Mais si seulement les choses étaient toujours aussi simples…Derrière chaque histoire d’abandon réfléchi, il y a souvent une histoire d’amour brisée, une décision arrachée au cœur, un maître qui pleure autant que son chien. Car parfois, malgré tout l’amour, toute la volonté du monde, il faut se rendre à l’évidence : rester ensemble n’est plus possible.
Abandonner son chien : ces situations qu’on ne choisit pas
Les refuges débordent. Les associations tirent la sonnette d’alarme. Et trop souvent, on se contente de juger :
“Ils n’avaient qu’à réfléchir avant d’adopter.”
Oui, dans bien des cas, le jugement est légitime. Mais il existe d’autres histoires. Des histoires où personne n’a voulu en arriver là.
Il y a ce maître qui tombe gravement malade. Ou qui s’en va, laissant derrière lui un chien fidèle, perdu sans repère. Sans famille pour l’accueillir, la seule issue, c’est le refuge… avec l’espoir, infime mais vital, qu’une nouvelle main se tendra vers lui.
Il y a aussi ces familles qui voient un drame se jouer sous leurs yeux : un chien qui développe une prédation sur un enfant. Malgré les efforts, malgré les éducateurs, malgré l’amour… le danger est réel. Et dans ces cas-là, garder le chien, c’est mettre un enfant en danger. Le replacer, c’est lui offrir une nouvelle vie dans un foyer plus adapté — et c’est une décision qui brise le cœur.
Et puis, il y a les chiens qui ne s’entendent plus. Deux âmes que l’on pensait compatibles, qui finissent par se déchirer. Les tensions montent, la peur s’installe, la maison devient un champ de bataille. Après avoir tout tenté — vétérinaires, éducateurs, spécialistes — il faut parfois accepter l’impensable : que chacun vive sa vie ailleurs.
👉 Cet article aborde des situations bien précises qui peuvent expliquer un abandon réfléchi.
Mais je tiens à le redire avec force : beaucoup d’abandons restent impardonnables.
“Mon chien est trop excité”, “il fait des trous dans le jardin”, “il est agressif envers les autres chiens”, “je n’ai plus le temps”, “il me coûte trop cher”... et bla bla bla.
NON, et NON !
Je ne cautionne pas l’abandon, bien au contraire !
J’explique simplement que certaines situations n’ont pas d’autre aboutissement possible, et qu’il est essentiel de faire la différence entre un acte de fuite et une décision douloureuse mais responsable.
Abandonner son chien : un cœur en morceaux
Ceux qui replacent un chien ne le font pas à la légère. Ils ont tout essayé. Ils ont cherché de l’aide, dépensé du temps, de l’énergie, souvent de l’argent. Et quand vient le moment de la séparation, le vide est immense. Les larmes ne s’arrêtent pas. La culpabilité ronge. Et le regard des autres devient insupportable.
“Tu aurais dû faire autrement.” “Moi, je n’aurais jamais abandonné.”
Mais personne ne vit à la place de ces maîtres. Personne ne connaît leurs nuits sans sommeil, leurs doutes, leurs peurs. Personne ne sait à quel point ils s’aiment encore, même au moment où ils se quittent.
Le jugement est une arme qui blesse deux fois : il écrase ceux qui ont déjà mal, et il éloigne ceux qui auraient besoin d’aide. Et c’est justement quand une décision est douloureuse qu’on devrait offrir de la compréhension plutôt que du mépris.
Abandonner son chien : engagement, courage et renonciation
Accueillir un chien, c’est un engagement de chaque instant. Ce n’est pas un conte de fées. C’est une aventure parfois chaotique, faite de remises en question, d’adaptations et de patience.
Avant d’adopter, prenez le temps. Entourez-vous de professionnels bienveillants. Souvenez-vous de la règle des 3 jours, 3 semaines, 3 mois : il faut du temps pour que la confiance s’installe, pour qu’un lien naisse vraiment.
Et si un jour, malgré tout, la vie vous pousse à prendre cette décision terrible, souvenez-vous : ce n’est pas toujours un acte de fuite. C’est parfois un acte de courage. Parce qu’aimer, ce n’est pas toujours garder. C’est parfois accepter de laisser partir.
Je vous laisse regarder les sites des SPA du 41 et 37 et l'histoire des chiens qu'elles recueillent lorsqu’elle est connue — des vies qui témoignent, des histoires de détresse, mais aussi des moments de solidarité, de courage, de renaissance.
Aimer un chien, c’est vouloir son bonheur — même si ce bonheur doit parfois s’écrire ailleurs. 🐾


